FMI : un soft landing qui menace l’économie mondiale
Le Fonds monétaire international (FMI) prévoit une croissance mondiale légèrement en baisse à 3,2 % pour 2024 et 2025, après 3,3 % en 2023. La bonne nouvelle, c’est que l’inflation poursuit sa décrue. Mais derrière ce soft landing (atterrissage en douceur) se cache une menace : une croissance molle qui risque de freiner les perspectives économiques, sociales et environnementales à long terme.
Derrière cette atonie, la Chine joue un rôle central. Le géant asiatique, dont la croissance est revue à la baisse (4,8 % en 2024), subit les affres de son secteur immobilier en crise. La montée du protectionnisme est un autre coup dur : il provoque la perte d’élan progressive du libre-échange, alors que celui-ci a augmenté de 6,8 % la croissance mondiale entre 1995 et 2020. Plus de 3 000 restrictions aux échanges internationaux ont été imposées en 2023, un nombre cinq fois plus élevé que 8 ans auparavant. Venant s’ajouter à cette tendance, les défis structurels tels que le vieillissement de la population, des investissements amenuisés et une productivité à des niveaux historiquement en berne.
Durant sa réunion annuelle, le FMI a tiré la sonnette d’alarme : cette lente croissance pourrait entraîner un recul du niveau de vie et compromettre des objectifs cruciaux comme la réduction de la pauvreté et la lutte contre le réchauffement climatique. Kristalina Georgieva, directrice de l’institution affirme que la combinaison d’une faible croissance et d’une dette élevée n’annoncent rien de bon pour l’avenir économique global. Avec une dette publique mondiale prévue à 100 % du PIB d’ici 2030, les choix budgétaires des États vont devenir de véritables casse-têtes. Le FMI plaide ainsi pour des réformes coup de poing ambitieuses à prendre en harmonie à travers le monde, en exploitant notamment le pouvoir de l’intelligence artificielle et en favorisant les entreprises les plus productives pour faire face à la crise. Atterrissage en douceur pour l’économie mondiale donc, mais avec peu de carburant dans les réservoirs, laissant planer le risque d’un blocage au démarrage.
Norvège : le fonds souverain bat des records de profits
Le fonds souverain de la Norvège continue de rouler sur l’or : avec 71 milliards d’euros gagnés au troisième trimestre 2024, il surfe sur une vague de prospérité boursière, rendue possible en grande partie grâce à la baisse des taux d’intérêt des banques centrales à travers le monde. Son rendement a atteint 4,4 % sur la période, propulsant sa valeur totale à un impressionnant 1.597 milliards d’euros.
Les placements en actions, représentant 71,4 % des actifs du fonds, jouent les locomotives avec un rendement de 4,5 %, tandis que les obligations rapportent 4,2 %. L’immobilier, bien que moins flamboyant, affiche +0,8 %. Et la cerise sur le gâteau : les investissements dans les énergies renouvelables non cotées explosent avec un rendement de 10,8 %, un pari sur l’avenir qui semble bien calculé. Mieux encore, cette progression fulgurante ne montre aucun signe de ralentissement.
Déjà boosté par l’engouement autour des technologies liées à l’intelligence artificielle, le fonds reste le plus grand investisseur individuel mondial, avec des parts dans 9 000 entreprises à travers 71 pays. Ses favoris ? Les géants de la tech et de l’agro-alimentaire. Le fonds est né dans les années 1990 pour tirer profit des revenus pétroliers afin de financer les dépenses futures de l’État-providence. La Norvège s’est ainsi bâti un véritable empire financier, qui n’est pas près de voir ses poches se vider.
Bourse : les small et mid caps de nouveau en vogue
Après avoir essuyé une véritable tempête financière, les small et mid caps, fonds de petites et moyennes capitalisations, semblent renaître de leurs cendres. Ces deux dernières années, c’était plutôt la déroute : avec une décollecte de près de 16 milliards d’euros et des encours en chute libre à 59 milliards d’euros fin 2023, contre 94 milliards deux ans plus tôt. Après la pluie, le beau temps : le segment retrouve enfin les investisseurs en 2024.
Pourquoi ce retour en grâce ? D’abord, l’environnement des taux est devenu plus clément. Les baisses amorcées par la Banque centrale européenne et la Réserve fédérale américaine ont redonné de l’oxygène à ces entreprises, qui peinent souvent à se financer quand les conditions se durcissent. Ensuite, le secteur des fusions-acquisitions a repris de plus belle : près de 240 opérations sur des sociétés de moins de 5 milliards d’euros ont été recensées depuis le début de l’année. Un vrai coup de pouce pour les petites pépites boursières ! Ensuite, les valorisations, qui avaient atteint des sommets avant de plonger, offrent désormais des opportunités alléchantes. Les actions de petites valeurs se négocient aujourd’hui avec une décote de 8 % par rapport au marché global, un argument de poids pour les chasseurs de bonnes affaires. Résultat : les fonds qui y sont spécialisés ont connu une collecte nette de 200 millions d’euros depuis le début d’année. Enfin, grâce à des opportunités industrielles portées par des politiques budgétaires comme REPowerEU (plan de l’UE visant à réduire la dépendance de l’Europe aux combustibles fossiles et à accélérer la transition vers l’énergie verte), les petites valeurs européennes semblent prêtes à reprendre la course.
Pourtant, tout n’est pas rose au pays des petites capitalisations. Des freins structurels, comme la montée en puissance des ETF (Exchange-Traded Fund : Fonds négocié en bourse), continuent de détourner certains investisseurs des small et mid caps en faveur des grands noms boursiers, et leurs sentences sont quasi-irrévocables.
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