BCE : nouvelle baisse des taux directeurs
Publiée ce mardi, la dernière étude trimestrielle de la Banque centrale européenne (BCE) a fait l'état des lieux sur la distribution de crédits bancaires en zone euro, ingrédients essentiels pour mesurer l’impact de la fluctuation des taux directeurs décidé à Francfort. En assouplissant ou durcissant ses politiques monétaires, la BCE impose des conditions différentes aux banques, et par écho, à leurs clients.
La dernière enquête en date révèle ainsi une légère hausse des demandes de financement, en particulier pour les prêts immobiliers, signe que les ménages commencent à revenir sur le marché du logement. En revanche, la reprise reste plus timide pour les entreprises, les banques restent prudentes, et les critères d’octroi de prêts ne se sont pas encore relâchés de manière significative. De plus, les taux d’intérêt sont encore trop élevés pour déclencher un véritable raz-de-marée de demandes de prêts.
En somme, même si les ménages retrouvent un peu d’appétit pour les crédits immobiliers, ils ont encore besoin d’un coup de pouce monétaire. Cela tombe bien, puisqu’avec le spectre de l’inflation écarté pour le moment, le Conseil des gouverneurs a tranché : c’est décidé, les taux directeurs ont été abaissés de 25 points de base (le taux de dépôt est passé à 3,25 %). La BCE est passée au fourneau avec des diminutions de taux successives qui ont permis aux crépitements des flammes du crédit d’être ravivés de plus belle.
Wall Street : 2 ans de croissance ininterrompue
Les traders de Wall Street ont de quoi se réjouir : l’indice S&P 500 vient de souffler ses deux bougies de « rally » ! Un rallye boursier est une période pendant laquelle le cours d'un actif connaît une hausse soutenue, et c’est bien depuis octobre 2022 que la Bourse américaine ne cesse de battre des records, avec une valorisation en hausse de plus de 60 % sur les 500 plus grandes capitalisations du pays. Après une belle ascension de 24 % l’année dernière, l’indice s’envole encore de 22 % en 2024, flirtant désormais avec les 5 800 points.
Ce rallye, alimenté par une politique monétaire plus clémente et l’essor de l’intelligence artificielle, rappelle que Wall Street adore les nouvelles tendances. Ainsi, les géants de la tech, surnommés les « sept magnifiques », ont tiré le marché vers de nouveaux sommets. De quoi faire oublier les 25 % de baisse en 2022, lorsque la Réserve fédérale américaine (Fed) relevait ses taux d’intérêt directeurs, refroidissant les investisseurs frileux des actifs risqués.
Historiquement, un marché haussier s’étend sur environ cinq ans, même si les estimations de fin de rallye interviennent parfois plus tôt. Les craintes de récession sont aujourd’hui dans le passé, de par une économie Outre-atlantique soutenue par un taux de chômage au plancher et une consommation robuste. Les prévisions de croissance du PIB dépassent désormais les 3 %, prouvant que la machine américaine tourne encore à plein régime et qu’elle est prête à ce que la fête des marchés puisse durer quelques années de plus.
Pétrole : chute des cours du baril
Grand soulagement pour le marché pétrolier en début de semaine. Le baril de brent, référence mondiale de l’or noir, a dégringolé de plus de 4 %, passant de 79 à 74 dollars, après des signes de désescalade entre Israël et l'Iran. En Europe, le mégawattheure de gaz a chuté de 4,2 % pour s’asseoir à moins de 40 euros, son plus bas niveau depuis un mois.
La raison de ces baisses soudaines ? Le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou aurait rassuré la Maison-Blanche en confirmant que ses frappes ne cibleraient que l'armée iranienne, épargnant ainsi les infrastructures pétrolières et nucléaires. Une attaque contre l'Iran aurait pu enflammer le détroit d'Ormuz, qui voit transiter chaque jour 20 % du pétrole mondial, faisant grimper les prix en flèche. Mais la décision du chef d'État israélien en a décidé autrement avec un geste qui a instantanément fait retomber la pression sur les prix du pétrole et du gaz naturel.
Pour autant, les craintes ne sont pas toutes estompées. La faible demande en provenance de la Chine, premier importateur mondial, continue de peser sur les cours. Les importations chinoises de brut ont chuté de 7,4 % en septembre, signe que la demande reste sous pression malgré les tentatives de relance de l'économie par la Banque populaire de Chine (BPC). L’OPEP (Organisation des pays exportateurs de pétrole) a ainsi revu ses prévisions à la baisse pour 2024, tablant désormais sur une croissance de 1,9 million de barils par jour, contre 2 millions précédemment.
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