UE : loi facilitant la cotation des PME
L'Europe déroule le tapis rouge pour ses petites et moyennes entreprises (PME) ! L’adoption du Listing Act par le Conseil de l’Union européenne (UE) mardi garantit désormais un accès simplifié aux marchés financiers européens pour les firmes de moins de 500 employés. Moins de formalités administratives, moins de coûts, mais surtout plus d’opportunités.
Un des points forts de cette loi clé, dont le processus a débuté il y a plus de deux ans, est sa simplification du procédé d’entrée en Bourse : les entreprises n’auront plus besoin de publier de prospectus pour lever jusqu’à 12 millions d’euros, contre à 8 millions auparavant. Et pour les sociétés déjà cotées, les augmentations de capital ne nécessiteront ce document que si elles représentent 30 % des actions existantes, contre 20 % aujourd’hui. La législation réduit également les obligations liées aux informations confidentielles. Dorénavant, les entreprises ne seront tenues de divulguer les étapes d’une opération majeure qu’à la fin du processus, un allégement qui permet de mieux gérer les annonces sensibles, telles que des M&A (Mergers and Acquisitions ou fusion-acquisition en français). En revanche, les initiés qui vendent et achètent des titres durant la procédure devront toujours jouer selon les mêmes règles strictes.
Et pour couronner le tout, le Listing Act veut redonner du souffle à la recherche financière, notamment en assouplissant les contraintes imposées par une directive passée. Les petites capitalisations pourront à nouveau lier les coûts de recherche et d'exécution des ordres, ce qui devrait raviver l’intérêt des analystes, améliorer la visibilité des PME et attirer les entreprises à fort potentiel de croissance dans les places boursières de l’UE. Il ne reste plus qu’aux États membres de transposer la législation dans leurs lois nationales d’ici deux ans.
Inde : les taux de banque centrale inchangés
La Banque centrale indienne (RBI : Reserve Bank of India) a choisi de jouer la carte de la prudence. Ce mercredi, elle a décidé de maintenir son taux Repo (repossession rate : taux auquel elle prête aux banques commerciales) à 6,50 %. Si elle garde la main ferme sur la barre, elle n’exclut pas un assouplissement dans les mois à venir, en réponse au ralentissement de la croissance de la cinquième économie mondiale.
Le gouverneur Shaktikanta Das l’a martelé : pas question de laisser l’inflation filer. Les taux d'intérêt directeurs de la RBI ont grimpé de 2,5 points de pourcentage en un an (entre mai 2022 et février 2023), et ils sont restés stables depuis pour lutter contre la hausse des prix. Bien que cette dernière soit restée dans les clous à 3,65 % en août, tout dérapage pourrait forcer la banque à garder les taux élevés encore un moment, car l’économie indienne ne peut tout simplement pas se permettre d’ouvrir la porte à une nouvelle flambée.
Si la Fed américaine et d’autres grandes banques centrales ont commencé à baisser leurs taux cette année, la RBI, elle, reste sur ses gardes. Les tensions géopolitiques au Moyen-Orient font craindre une remontée des prix, et le climat économique en Inde est en ralentissement graduel. La croissance du produit intérieur brut (PIB) a ralenti à 6,7 % au dernier trimestre, en dessous de la prévision de 7,1 %, un signe que la machine économique pourrait perdre de sa vigueur à l’avenir. Le Fonds monétaire international (FMI) prévoit même que la croissance restera sous la barre des 7 % pour l’année fiscale à venir, renforçant ainsi la décision de la RBI de maintenir ses taux inchangés.
Allemagne : hausse surprise des exportations
Nouvelle inattendue en août : alors qu’on anticipait un recul, les exportations allemandes ont pris tout le monde de court en progressant de 1,3 %. Avec 131,9 milliards d’euros de biens exportés, c’est le deuxième mois de hausse consécutif, de quoi raviver un brin d’optimisme. Les États-Unis restent le principal client, avec une hausse de 5,5 % des échanges, tandis que la Chine, malgré son statut de principal fournisseur, a vu ses importations reculer de 1,4 %. Côté importations, l’Allemagne a réduit la voilure avec une baisse de 3,4 %, amenant son excédent commercial à 22,5 milliards d’euros, soit 6 milliards de plus qu’en juillet.
Bouffée d’air frais pour la croissance germanique ? Malgré cette embellie ponctuelle, la balance commerciale allemande, autrefois moteur de son économie, patine. Les secteurs clés comme l’automobile, la machine-outil et la chimie sont à la peine, plombés par la faiblesse de la demande mondiale. Les perturbations des chaînes d’approvisionnement à cause de la pandémie du Covid-19, l’inflation galopante due aux prix de l’énergie, et la guerre en Ukraine ont sérieusement érodé la compétitivité du « made in Germany ».
L’économie allemande reste à la peine, et la sortie du tunnel n’est pas encore en vue. Le gouvernement s’apprête à réviser à la baisse ses prévisions de croissance pour 2024, tablant désormais sur une contraction de 0,2 % du PIB, loin des +0,3 % espérés initialement. Un rebond positif, certes, mais ne représentant qu'une petite éclaboussure dans un contexte général très peu favorable à une reprise soutenue de l’activité marchande pour l’Allemagne.
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