Finance verte : rappel à l’ordre de l’UE pour 17 pays à la traîne
La finance durable européenne pourrait patiner si ses acteurs tardent à suivre les règles. Fixée au 6 juillet, la date limite pour la transposition dans la législation nationale de la CSRD (Corporate Sustainability Reporting Directive) n’a pas été respectée par une majorité des États de l’Union européenne.
Ce texte clé impose aux grandes entreprises de publier des informations sur leurs impacts environnementaux et sociaux ainsi que le risque que présente leur activité sur les personnes et la planète. Elle permet aux investisseurs de mieux évaluer leurs performances durables, et elle entre en vigueur cette année pour les sociétés cotées en Bourse, et l’année prochaine pour le reste des firmes de premier plan. Compte tenu de l’urgence, Bruxelles a donc pris les devants en envoyant une lettre de mise en demeure aux pays récalcitrants, comptant parmi eux notamment l'Allemagne, l'Espagne, les Pays-Bas et la Belgique. Ils ont désormais deux mois pour s’y conformer sous peine de sanctions.
Sans cette directive, le rêve d’harmoniser les rapports de durabilité à l’échelle européenne risque de se diluer, privant les investisseurs d’un cadre clair pour juger des engagements écologiques des entreprises. Certains pays, comme l’Allemagne, traînent les pieds, redoutant une hausse de la charge administrative pour les entreprises. La France, quant à elle, a pris une longueur d’avance, ayant transposé la CSRD dès décembre dernier avec une ordonnance qui renforce le rôle des auditeurs des données ESG (environnement, social et gouvernance).
Entreprises : crédits timides malgré des taux abaissés
Cela fait une semaine que la Banque centrale européenne a frappé pour la deuxième fois dans son allégement de la pression sur les taux, et les experts s’attendaient à voir les entreprises profiter de ce coup de pouce dans l’instant. Pourtant, le crédit bancaire reste dans une forme de léthargie. Depuis la première diminution des taux de juin, la production de nouveaux prêts s’est même ralentie dans la zone euro.
En France, même scénario : signe d’une activité en berne, les crédits à court terme s’effondrent, et les dégâts les plus importants sont observés pour les PME et les ETI, qui peinent à trouver des crédits accessibles, de par la frilosité des banques, aiguisant leurs critères de sélection et raréfiant leurs prêts. Bien que les prêts à plus long terme résistent un peu mieux pour financer les investissements, l’ambiance générale reste morose, et les chefs d’entreprise hésitent toujours à s’engager en raison de l’incertitude politique et fiscale.
Le cabinet Redbridge, conseiller des trésoriers des grandes entreprises françaises, enfonce le clou dans son dernier rapport : depuis un an et demi, la profitabilité et la liquidité des entreprises du SBF 120 se sont dégradées. Elles génèrent moins de valeur tandis que leur procédé de remboursement est lent et besogneux. Un phénomène qui fait grimper leur endettement net de 120 milliards d’euros en 2023. Les entreprises se tournent donc vers des alternatives comme l’affacturage, le fait de céder ses créances à l'affactureur qui règlera immédiatement la note avant de se retourner vers le débiteur final, pour diversifier leurs sources de financement.
Bourse : belles performances des marchés mondiaux
Le Dax de Francfort a marqué un grand coup ce jeudi, atteignant des records historiques en séance et à la clôture, avec 18.912,57 points, effaçant son précédent pic de mai. La baisse des prix, passée sous la barre des 2 % pour la première fois depuis 2021, a contribué à cette ascension fulgurante.
La fête ne s’est pas arrêtée à l’Allemagne, puisque les autres grandes places boursières européennes ont aussi brillé : Paris a pris 0,84 %, Milan 0,92 %, et même Londres, plus timide, a gagné 0,43 %. À Wall Street, la tendance était également à la hausse, avec l'indice technologique Nasdaq qui menait le bal avec un décollage de 1,12%, suivi du S&P 500 avec 0,82% et du Dow Jones avec 0,93%.
La raison derrière l’euphorie des marchés ? Une révision à la hausse de la croissance américaine, avec un PIB en progression de 3 % au deuxième trimestre. Les craintes de récession s’éloignent, et le scénario d’un "atterrissage en douceur" (soft landing) se précise. Les seules nouvelles moins positives viennent des taux obligataires, qui se tendent aux États-Unis, où les rendements des emprunts souverains à 10 ans se sont resserrés de 0,03 %.
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