Aujourd’hui, l’épargne responsable suscite un intérêt grandissant parmi les investisseurs français et les institutions financières. Face aux enjeux pressants du réchauffement climatique et de la préservation de notre planète, l’épargne durable, également connue sous le nom d’Investissement Socialement Responsable (ISR), s’impose comme une voie incontournable pour construire un avenir plus durable. Dans cet article, nous vous invitons à découvrir ce qu’est réellement l’épargne responsable, son rôle crucial dans la transition écologique, l’essor de son attrait auprès des Français et comment l’épargne peut contribuer à la construction d’un monde plus durable.
La question du réchauffement climatique est devenue centrale dans de nombreux secteurs d’activités. Nous mesurons l’impact environnemental de la plupart des initiatives et ce, dans tous les domaines des activités humaines, même digitales. L’épargne et le secteur de la finance en général n’échappent pas à cette dynamique. Prendre connaissance de l’empreinte environnementale de son épargne, c’est un premier pas vers un changement de modèle, vers la transition écologique et énergétique.
Il existe une prise de conscience des défis environnementaux et sociaux auxquels notre planète fait face, par les personnes physiques mais aussi morales, les Etats, les institutions. L’épargne privée participe par nature au financement de projets plus ou moins polluants. Et c’est pour mieux comprendre que les Français et les épargnants en général, demandent davantage de transparence sur la nature de leurs investissements. Epargner c’est bien, contribuer positivement c’est mieux.
L’épargne responsable émerge donc comme une réponse concrète et prometteuse pour les investisseurs soucieux d’agir en faveur d’un avenir durable. Aussi connue sous le nom d’Investissement Socialement Responsable (ISR), cette approche de l’investissement intègre des critères environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) dans l’évaluation de la qualité des produits d’investissements, favorisant des initiatives positives pour la société et l’environnement.
Un intérêt grandissant des Français
Une enquête réalisée par Opinionway pour l’Autorité des Marchés Financiers révèle que les placements durables suscitent de plus en plus d’intérêt chez les investisseurs français, notamment chez les moins de 35 ans. Ils représentent la moitié des investisseurs ayant souscrit à des fonds durables depuis 2022.
Cette étude démontre que deux tiers des Français accordent de l’importance aux enjeux du développement durable, notamment en matière d’épargne. L’AMF constate aussi un regain d’intérêt pour cet univers d’investissement avec une augmentation significative du nombre d’investisseurs capables de définir ce qu’est un placement durable, l’ISR ou les critères ESG. Un regain d’intérêt également pour la rentabilité, la sécurité et la disponibilité de ces produits pour 44 % des Français avec, là aussi, un important écart générationnel : les plus de 65 ans ne représentent que 24 % des épargnants qui envisagent un placement durable à court ou moyen terme.
Ce regain d’intérêt ne vient pas sans un besoin croissant d’information sur la qualité des produits proposés et l’évaluation systématique des besoins des épargnants, par leurs interlocuteurs. En effet, 64 % jugent essentiel que leur conseiller bancaire ou financier leur communique des informations sur les produits durables ou responsables. Depuis le mois de janvier, ils en ont d’ailleurs l’obligation.
L’épargne responsable, qu’est-ce que c’est ?
Définition d’un placement durable
Il n’existe pas de définition universelle d’un placement durable. D’après l’Autorité des Marchés Financiers, la finance durable est un terme générique qui désigne des pratiques qui prennent en compte des critères extra-financiers, en plus des critères financiers, dans l’analyse, la sélection et la gestion des investissements. En effet, ce qui intéresse les investisseurs sont avant tout des données techniques et de rentabilité que nous ne traiterons pas ici.
L’impact environnemental fait partie des critères externes qu’il faut prendre en compte dans son analyse et son choix d’un produit. Un investisseur soucieux de l’impact environnemental et de la température de son portefeuille regardera nécessairement différemment un investissement dans une société d’hydrocarbures, par rapport à une startup, neutre en carbone, qui développe des solutions pour créer la voiture propre. Des outils existent bien entendu pour mesurer cet impact, il s’agit des critères ESG.
les critères ESG
Les critères ESG sont donc un bon moyen de mesurer la durabilité d’un produit financier. Mais que signifie cet acronyme, que mesure-t-il réellement ?
Les critères Environnementaux, Sociaux et de Gouvernance, ESG, sont les indicateurs qui permettent d’évaluer l’impact des produits financiers sur l’environnement et l’humain. Concrètement :
E – Environnement
S – Sociaux
G – Gouvernance
Grâce à ces 3 critères, il est facile d’évaluer la durabilité d’un produit en s’attachant à vérifier s’il respecte des standards. Toutefois, ces critères n’ont une valeur qu’en Europe et leur impact est aujourd’hui relativement limité. D’autres initiatives peuvent être prises par les institutions financières qui souhaitent verdir leurs portefeuilles. Elles peuvent se fixer des objectifs de limitation de la température des portefeuilles d’investissement en optant pour des produits durables ou à minima, ne finançant pas des activités à forte émission de carbone, participant de fait au réchauffement climatique.
De l’autre côté, on retrouve également l’investissement socialement responsable (ISR) qui consiste à prendre en compte l’impact social et environnemental des investissements, via un label qui contribue au financement des entreprises durables. C’est un repère essentiel pour les épargnants.
Ce que dit la réglementation
Concrètement, l’Union européenne a institutionnalisé dans son appareil juridique, des ambitions environnementales qui correspondent aux critères ESG. Les critères européens sont davantage tournés vers la protection de l’environnement, la lutte contre le réchauffement climatique et l’économie circulaire. Cette réglementation, appelée Taxonomie verte, consiste à classer les activités économiques considérées comme vertes. Elle constitue une avancée majeure en matière de finance durable et responsable. L’ambition de l’UE consiste à limiter le greenwashing, au profit d’un réel engagement des entreprises du territoire européen. Elle veille ainsi à apporter davantage de transparence sur les activités des entreprises et des investisseurs, en donnant accès à des informations sur la nature de leurs activités et sur leur impact environnemental. Parmi ces obligations, on retrouve : la publication d’informations non financières, la publication d’informations relatives à la durabilité des activités.
Cette taxonomie s’accompagne d’un ensemble de labels et distinctions qui viennent reconnaître l’engagement de certains acteurs les plus impliqués. Ainsi, les investisseurs disposent d’une panoplie d’outils permettant d’évaluer l’impact des entreprises sur l’environnement, la société et sur la durabilité de leur mode de gouvernance. Avec l’aide des institutions notamment européennes, ils disposent des clefs pour évaluer l’impact direct de leurs investissements.
Une réponse efficace face au changement climatique ?
Il est certain que si, seuls, les placements durables ne peuvent pas constituer une réponse aux enjeux du changement climatique, ils sont une base solide pour permettre aux entreprises d’entamer des transitions. La finance a la capacité de mobiliser l’épargne de Français au profit de la transition écologique et solidaire. Les investissements responsables ont la capacité de transformer les modèles économiques et sont un outil pour tendre vers une économie circulaire et plus solidaire, respectueuse de l’humain et de l’environnement. Elle peut constituer le point d’émergence d’un nouveau modèle économique, à condition que les institutions participent à rendre ces placements visibles et intéressants pour le plus grand nombre.
Les analyses et les opinions mentionnées dans le présent document représentent le point de vue de (des) l’auteur (s) référencé(s). Elles sont émises à la date indiquée, sont susceptibles de changer et ne sauraient être interprétées comme possédant une quelconque valeur contractuelle.
Sources
- Placements durables : un intérêt grandissant des Français, notamment les plus jeunes | AMF
- Neutralité carbone : la nouvelle taxonomie verte européenne | Gouvernement.fr.
- Marché : Le grand écart générationnel sur les placements durables en France – BFM Bourse
- Label ISR
- Les Français et les placements responsables – OpinionWay pour l’AMF – Juillet 2023