Que savent les Français de l’ISR ? Ont-ils franchi le pas d’un investissement dans un fonds ISR ? Quelles évolutions depuis la précédente étude annuelle ? L’IFOP a mené une vaste enquête sur les Français et la finance responsable, entre le 23 et le 27 août 2021 auprès d’un échantillon de 1 002 personnes. Nous résumons dans cet article les résultats de cette enquête.
Les Français connaissent un peu mieux l’ISR, mais il demeure trop nébuleux
En 2020, nous relevions déjà une forte méconnaissance des Français vis-à-vis de l’ISR. Pour rappel, en 2020, “21 % des Français connaissaient le financement participatif (23 % pour les Français possédant au moins un produit d’épargne), ils n’étaient que 9 % à connaître l’investissement socialement responsable (ISR)”. Ajoutons que seuls 15 % des Français affirmaient connaître l’épargne solidaire (16 % pour les Français possédant au moins un produit d’épargne).
En 2021, on note un certain progrès : 22 % des Français déclarent connaître le financement participatif (24 % pour les Français possédant au moins un produit d’épargne), 17 % l’épargne solidaire (19 % pour les Français possédant au moins un produit d’épargne) et 12 % l’ISR, en hausse de 3 points par rapport à 2020. Il s’agit de la plus forte hausse depuis que l’IFOP mesure la connaissance des Français de l’ISR. Ce chiffre ne varie pas si on ne prend en compte que les Français possédant au moins un produit d’épargne. Il est intéressant de noter que c’est la part des Français “ayant entendu parler” de l’ISR qui progresse de 3 points. L’IFOP n’explique pas cette hausse, mais on peut raisonnablement penser que la présence de plus en plus forte de l’ISR, de la finance verte et du défi écologique dans les médias joue en faveur de l’ISR.
Toutefois et comme en 2020, la méconnaissance de l’ISR tranche radicalement avec la place qu’accordent les Français aux impacts environnementaux et sociaux dans leurs décisions de placement : 59 % des Français leurs accordent une place au moins importante (contre 62 % en 2020), une proportion qui ne varie pas chez les Français possédant au moins un produit d’épargne.
Bien entendu, cette méconnaissance de l’ISR freine considérablement les investissements ! Seuls 6 % des Français ont déjà investi dans un fonds ISR (+ 1 point par rapport à 2020), et 7 % pour les Français possédant au moins un produit d’épargne.
Comment obtenir de meilleures informations sur l’ISR ?
L’amélioration des connaissances des Français au sujet de l’ISR a une conséquence logique : davantage de Français (24 %) seraient prêts à investir une part de leur épargne en ISR si on leur proposait (+ 1 point par rapport à 2020). Et comme en 2020, les Français sont demandeurs d’informations sur l’ISR ! 43 % des Français (+ 5 points) se disent prêts à demander à leur conseiller des produits ISR, et même 60 % pour les Français ayant déjà entendu parler de l’ISR (+ 9 points) ! Ces hausses très importantes témoignent d’une envie des Français d’apporter de la responsabilité à leurs investissements.
Afin d’obtenir les informations nécessaires, les Français se tourneraient, comme en 2020, vers leur conseiller bancaire ou financier. 65 % des Français désignent leur conseiller comme source d’information fiable (+ 1 point). Les proches (8 %) et les pouvoirs publics (8 %) ne sont pas considérés comme des sources fiables. Cette dernière donnée est problématique, à l’heure où les pouvoirs publics tentent de renforcer la crédibilité des fonds ISR en leur apposant des labels. L’IFOP a par ailleurs mesuré la connaissance qu’ont les Français de ces fameux labels : 21 % des Français en connaissent au moins un (23 % pour les Français possédant au moins un produit d’épargne). Le “Label ISR” est le plus connu d’entre tous, suivi par “Greenfin” et “Finansol”.
Quelles sont les priorités des détenteurs de produits financiers pour leurs investissements responsables ?
Dans cette section, l’IFOP s’est concentré uniquement sur les Français possédant au moins un produit d’épargne.
L’Institut a demandé aux personnes interrogées quelles sont les “thématiques prioritaires” pour les investisseurs responsables. La première citée est la pollution (76 %), suivie par les droits humains (73 %) et par l’emploi (72 %). Pour rappel, en 2020, les trois premières thématiques citées étaient l’emploi, les pollutions et les droits humains. Parmi les autres thématiques prioritaires citées par les Français, on retrouve l’égalité femmes-hommes (70 %) le bien-être au travail (70 %) ou encore le changement climatique (69 %).
L’enseignement majeur de cette section, c’est le net recul de l’intérêt pour la thématique emploi (- 7 points). Sans aller jusqu’à une affirmation absolue, on peut penser que les plans de soutien massifs de l’emploi lors de la crise sanitaire ont réduit les inquiétudes des Français vis-à-vis de leurs emplois. Il faut également noter que les thématiques dites “de gouvernance” ne mobilisent pas les investisseurs : seuls 29 % des Français considèrent que la rémunération des dirigeants est un sujet prioritaire.
Sources :
Les références à un classement, un prix ou un label ne préjugent pas des résultats futurs de ces derniers/du fonds ou du gestionnaire. Pour plus de renseignement : https://www.lelabelisr.fr/.
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