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Comprendre l’économie et les marchés financiers pour mieux gérer votre épargne.
24.06.24
Placements financiers : enjeux et opportunités pour le second semestre 2024
Climat et biodiversité

Comment mesure-t-on la température d’un portefeuille ?

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Manuel Coeslier, Expert climat et environnement - Mirova

L’accord de Paris de 2015, signé par presque tous les pays de la planète, demeure le cadre de la politique climatique de la France et de l’Europe. Il vise à contenir d’ici 2100 le réchauffement climatique bien en-dessous de 2°C par rapport aux niveaux préindustriels et à atteindre d’ici 2050 la neutralité carbone globale. Charge aux États de choisir les mesures qui assureront le succès de ces trajectoires et aux entreprises d’assumer leur part de la transition. Un nombre croissant d’épargnants souhaite confier leurs capitaux à des groupes engagés sur cette voie. A cette fin, il est possible de mesurer la compatibilité d’une stratégie d’investissement avec l’accord de Paris ou d’autres scénarios climatiques de hausse des températures de 1,5 degré, 2 ou 3 degrés… 

Divers moyens de mesurer l’alignement avec l'Accord de Paris

Mesurer l’impact d’un investissement sur le climat ne suffit en effet pas à connaître l’équilibre d’un portefeuille. Il est bien plus riche de connaître l’alignement de l’ensemble des actifs dans lequel l’épargnant a investi avec les trajectoires de décarbonation souhaitées.  Plusieurs méthodes permettent de mesurer cet alignement. Cohabitent d’abord des approches qualitatives et quantitatives.

Côté qualitatif, il s’agit de juger l’ambition de la stratégie climatique d’une entreprise et son attention aux objectifs globaux. Cette approche nécessite d’analyser la stratégie mise en place par l’entreprise, de la comparer avec celle de ses pairs, d’étudier les performances passées, les trajectoires de décarbonation, la capacité de l’entreprise à apporter des solutions pour corriger ces trajectoires. L’ensemble de ces critères donne une mesure de compatibilité. 

Les méthodes quantitatives se fondent sur la notion de budget carbone, soit la quantité d’émission carbone maximale “autorisée” par entreprise. Toute entreprise peut se voir allouer un tel budget par divers fournisseurs, spécialisés en la matière. Ces derniers répartissent le budget carbone global aux différents secteurs économiques. Ensuite, au sein de chaque secteur, ils partagent les quotas entre toutes les entreprises, en fonction de leur taille, stratégie de décarbonation et d’autres critères à la main de l’évaluateur…. Ce type de méthode séduit car il présente des résultats précis et comparables, même s’ils dépendent largement des hypothèses sous-jacentes de chaque fournisseur.

Jauger par rapport à l’exposition au risque climatique

Une autre manière de jauger la température d’un portefeuille d’actifs peut être de classer les entreprises au sein de macro-catégories. Environ les deux tiers de l’économie se retrouvent d’abord dans le vaste ensemble des acteurs fortement exposés au sujet climatique. Au sein de ce groupe, coexistent d’une part les entreprises apportant des solutions à la transition (les constructeurs d’éolienne, celles qui proposent des solutions d’isolation ou d’efficacité énergétique…) et d’autre part les sociétés, par exemple industrielles, qui doivent se transformer et réaliser leur propre transition, notamment en utilisant les solutions. Le tiers restant recouvre des secteurs relativement neutres vis-à-vis de ces sujets climatiques comme la santé ou les médias.

Les analyses et les opinions mentionnées représentent le point de vue de l’auteur. Elles ont été émises en juin 2024 et sont susceptibles d’évoluer. Elles ne sauraient être interprétées comme possédant une quelconque valeur contractuelle. Les références à des valeurs mobilières, des secteurs ou des marchés spécifiques dans le présent document ne constituent en aucun cas un conseil en investissement, une recommandation ou une sollicitation d’achat ou de vente de valeurs mobilières, ou une offre de services. Tout investissement comporte des risques, y compris le risque de perte en capital. Les performances passées ne préjugent pas des performances futures.