Comment intégrer le défi climatique dans un portefeuille ? Quels sont les outils disponibles pour calculer l'empreinte carbone de nos investissements ? Quelles solutions pour allier activité économique et transition écologique ? On vous en dit plus ici !
Le changement climatique est un sujet qui nous préoccupe tous de plus en plus. Tous les jours, les effets concrets sur la vie quotidienne sont prégnants et ne peuvent plus être ignorés : inondations extrêmes, feux de forêts gigantesques, pertes de biodiversité, déplacements de populations… Les rapports du GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) et de l’AIE (Agence internationale de l’énergie) disent très clairement que si nous ne baissons pas radicalement les émissions de gaz à effet de serre, nous allons vers un monde très compliqué à vivre.
Pour réduire vite et fort les émissions de gaz à effet de serre, le constat est aujourd’hui très clair : il faut sortir au plus vite des énergies fossiles et investir massivement dans les solutions pour lutter contre le changement climatique comme les énergies renouvelables, la mobilité verte, l’efficacité énergétique et l’agriculture durable.
Quelles conséquences en tant qu’investisseur ? Il est aujourd’hui possible, pour des raisons financières ou pour des raisons éthiques, de chercher à aligner ses portefeuilles avec ces nouvelles tendances économiques. Il existe des expertises d’investissements qui permettent de prendre en compte ces aspects de façon précise par des calculs de température de portefeuilles pour s’assurer qu’ils intègrent la transition climatique. Il existe différentes méthodologies pour calculer l’empreinte carbone des portefeuilles, mais les méthodologies les plus avancées permettent aujourd’hui de véritablement prendre en compte les contraintes liées à la neutralité carbone. « Chez Mirova, nous avons développé une méthodologie qui nous permet d’assurer que 100 % des portefeuilles sont compatibles avec la trajectoire des 2°C de l’Accord de Paris », précise Ladislas Smia, responsable de la recherche développement durable de Mirova.
La méthodologie retenue est précise : si l’on veut prendre en compte des émissions de gaz à effet de serre, il faut être attentif à ne pas analyser que les émissions directes des entreprises. « Si nous nous limitons à prendre les émissions de gaz à effet de serre émises par un constructeur automobile, nous allons manquer le fait que l’essentiel des émissions sont liées à l’utilisation des voitures », indique le responsable de la recherche Mirova. Situation identique pour les producteurs d’énergie fossile, « nous manquerions le fait que la plus grande part des émissions est liée à l’utilisation du pétrole et pas à son extraction ». Ainsi en matière de transition écologique, il est très important d’avoir une vision complète de l’ensemble de la chaîne de valeur.
Si l’on veut être complet, en plus de ce calcul d’émissions induites par l’activité, il faut aussi analyser les solutions apportées par l’entreprise pour aller vers une activité compatible avec la transition écologique. Selon Ladislas Smia, « Une entreprise peux investir facilement « bas carbone » dans la pub ou le consulting, mais nous retenons celles qui investissent véritablement dans des solutions qui valorisent des technologies évitant des émissions de gaz à effet de serre par rapport à un scénario de référence. C’est grâce à ces émissions évitées qu’on va pouvoir valoriser les énergies renouvelables, l’efficacité énergétique, la mobilité propre et l’agriculture durable. Les activités d’extraction d’énergie fossiles – type charbon, gaz ou pétrole – sont de facto incompatibles avec cette méthode, et son exclues des portefeuilles ».
Sources : Mirova, bonpote.com, article de blog de Ladislas Smia.
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