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Comprendre l’économie et les marchés financiers pour mieux gérer votre épargne.
18.01.23
Gestion de trésorerie

Transition énergétique : panorama et perspectives

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Léa Dunand-Chatellet, Directrice de l’Investissement Responsable – DNCA Finance 

Les fonds verts devraient reprendre des couleurs en 2023

Après des années de croissance solide, 2022 restera dans les annales comme un millésime noir pour les fonds ISR dédiés à la transition énergétique. De duration (mesure de la durée moyenne d’investissement) très longue, les actifs ont subi de plein fouet la hausse des taux d’intérêt. Les performances des fonds s’en ressentent, d’autant qu’au cours de ces mois chaotiques, seuls les titres du secteur de la défense et les matières premières ont pu un peu résister aux vents contraires. Deux thématiques peu présentes dans les portefeuilles des fonds verts.

Passée cette période de repli, 2023 s’annonce heureusement sous de meilleurs auspices. La stabilisation de l’environnement financier, d’abord, se rapproche : sauf mauvaises nouvelles sur le front de l’inflation, le mouvement de hausse des taux devrait bientôt connaître son terme. Après plus de vingt ans de présence dans le débat public, les enjeux de transition climatique semblent aussi enfin s’imposer à leur juste place, c’est-à-dire au premier plan. Les multiples crises affrontées par l’Europe l’année dernière ont accéléré cette prise de conscience. Depuis l’invasion de l’Ukraine, les questions de sobriété énergétique se sont imposées dans tous les pays. Cette priorité se décline notamment dans des politiques d’isolation des bâtiments pour les particuliers comme les entreprises. En parallèle, l’augmentation de la fréquence et de l’intensité des évènements climatiques a fini par frapper les esprits. En France, l’été dernier, la sécheresse a ainsi nécessité dans plusieurs communes, l’instauration de restrictions sur l’eau potable.  

Dans cet environnement, le repli des actifs corrélés à la transition énergétique s’annonce provisoire. Mécaniquement d’abord, après une année en berne, leurs valorisations redeviennent attractives pour les investisseurs. Les épargnants qui veulent profiter de ce rebond ne doivent pas se limiter au périmètre des énergies renouvelables. L’univers d’investissement de la transition énergétique est bien plus large. Il inclut par exemple les entreprises de BTP qui œuvrent à la rénovation des bâtiments. Les thématiques autour de l’extraction des minerais et des métaux, jusqu’aux produits dérivés comme les semi-conducteurs apparaissent encore intéressantes. La vaste transformation de l’industrie automobile du moteur thermique vers l’électrique recèle encore de nombreuses opportunités. Ces mutations sont soutenues par les Etats qui mettent sur la table des sommes astronomiques afin de financer cette transition.

Les épargnants devront en revanche faire preuve de prudence face à des technologies embryonnaires, qui peuvent paraître séduisantes mais dont les résultats demeurent très aléatoires, telles que les recherches autour de l’hydrogène ou encore les techniques de capture de CO2. Il convient d’autant plus de favoriser les secteurs mûrs que la transition énergétique ne suscite toujours pas de consensus sur la scène internationale politique : la Cop 2027 a ainsi marqué une forme de recul, avec une remise en selle des énergies fossiles aux côtés des renouvelables. 

Les analyses et les opinions mentionnées représentent le point de vue de l’auteur. Elles ont été émises entre le 15 et le 28 décembre 2022 et sont susceptibles d’évoluer. Elles ne sauraient être interprétées comme possédant une quelconque valeur contractuelle.