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Comprendre l’économie et les marchés financiers pour mieux gérer votre épargne.
25.04.25

Les trois actualités de la semaine au 24.04.2025

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États-Unis : Trump fait pression sur le FMI et la Banque mondiale 

À Washington, le printemps s’annonce orageux pour le Fonds Monétaire International (FMI) et la Banque mondiale. Les deux piliers bancaires internationaux affrontent leur première grande secousse depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche : le président américain a exigé un audit complet de toutes les participations des États-Unis dans les institutions internationales d’ici août. 

Leur rôle principal consiste à assurer la stabilité du système financier à travers le monde, en venant en aide aux pays pauvres en restructurant leur dette par des prêts d’urgences en échanges de réformes budgétaires, grâce à quelque 1 000 milliards de dollars de réserves. Sans le contributeur financier majeur que sont les États-Unis, ces deux institutions, vitales pour l’équilibrage économique mondial, sont dans une position délicate. D’autant plus que le contexte n’est déjà pas optimal : la FMI a déjà revu la croissance mondiale à la baisse (2,8 % attendus en 2025, contre 3,3 % initialement prévus) à cause des droits de douane annoncés par la Maison-Blanche en début de mois. Et les menaces américaines sont à prendre au sérieux, sachant que Trump a annoncé le retrait des Etats-Unis de l’Organisation mondiale de la santé, de l’accord de Paris sur le climat et la suspension des financements américains de l’Organisation mondiale du commerce. 

Les raisons de ce point sur la table ? Un déficit commercial américain abyssal nourri par une demande trop élevée et une consommation intérieure démesurément faible en Chine, qui passe sa production au reste du monde. En mettant pression sur les institutions fondées post-Bretton Woods, Donald Trump espère épargner des dollars et retourner la dette en sa faveur. Mais en abandonnant ses 16,1 % de droits de vote au FMI et son éligibilité de veto sur les grandes décisions, il offrirait à Pékin l’occasion rêvée d’occuper le devant de la scène dans l’institution, et ainsi influer sur l’ordre économique mondial à sa guise.

  

Or : nouveau record porté par l’instabilité commerciale globale 

Quand le monde tangue, l’or flambe. Le métal jaune a franchi ce lundi un nouveau sommet, dépassant les 3.410 dollars l’once, porté par un cocktail explosif : guerre commerciale, instabilité politique et attaques frontales contre la Réserve fédérale américaine (Fed). En un an, sa valeur a bondi de plus de 40 %, et certains analystes prédisent qu’il pourrait tutoyer les 4.000 dollars d’ici 2026. 

Donald Trump a menacé Jerome Powell, patron de la Fed, qu’il accuse de ne pas baisser les taux assez vite. Résultat : les marchés redoutent une atteinte à l’indépendance de la banque centrale. Le dollar, pilier traditionnel de stabilité, vacille et perd de sa superbe – tombant à son plus bas niveau depuis trois ans face à l’euro. Et lorsque le billet vert perd sa boussole, l’or redevient l’abri préféré des investisseurs. 

Sur le plan international, la tension grimpe d’un cran. La Chine, cible des surtaxes américaines, promet des représailles à ses partenaires commerciaux trop proches de Washington. Une escalade qui menace l’équilibre du commerce mondial et ravive les craintes d’un retour de l’inflation, faisant une heureuse dans l’équation : l’once dorée. 

 

Europe : les investisseurs délaissent les actions américaines  

Face à l’incertitude grandissante qui plane sur les marchés américains et une stagflation (situation de croissance économique faible et d'une forte inflation) qui s’approche à grand pas, les investisseurs européens jouent la carte du repli… sur leur propre continent. 

Entre mi-février et mi-mars, ce sont près de 3 milliards d’euros qui ont fui les ETF d’actions américaines, pendant que 14,6 milliards atterrissaient dans les ETF européens. Un retournement de flux spectaculaire qui marque la fin (temporaire ?) de l’idylle transatlantique pour les investisseurs du Vieux Continent. L’onde de choc provoquée par les soubresauts de Wall Street — le S&P 500 a perdu 8 % depuis janvier — n’a pas laissé les portefeuilles indifférents. Ce sont surtout les méga caps, ces géants boursiers américains, qui trinquent. En miroir, les indices larges comme le Stoxx Europe 600 ou le MSCI Europe récoltent la confiance perdue d’en face. À ce ballet boursier s’ajoute une dissonance monétaire : tandis que la Réserve fédérale américaine (Fed temporise sur ses taux, la Banque centrale européenne (BCE) enchaîne les gestes d’assouplissement. Et sur ce terrain, Francfort semble plus rassurant que Washington.  

Cette divergence redessine le paysage d’investissement. Et ces taux plus bas, ajoutés à des dépenses publiques allemandes en hausse et plans de relance budgétaire confirment cet intérêt nouveau pour l’argent placé en Europe. La seule question : pour combien de temps ?

Les analyses et les opinions mentionnées dans le présent document représentent le point de vue de (des) l’auteur (s) référencé(s). Elles sont émises à la date indiquée, sont susceptibles de changer et ne sauraient être interprétées comme possédant une quelconque valeur contractuelle. 

Sources :