Jean-François Baralon, Directeur général, Dorval AM
Réconcilier épargne et enjeux climatiques
Le réchauffement climatique est devenu, depuis quelques années, une réalité perceptible par tous, et la nécessité d’agir pour le climat un dessein de plus en plus unanimement partagé. En 2015, l’accord de Paris, adopté par 196 pays, engageait les signataires à limiter le réchauffement à deux degrés d’ici la fin du XXIème siècle. L’Union européenne a concrétisé cette ambition en déclarant vouloir devenir le premier continent neutre en carbone dès 2050. Le GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) recommande d’accélérer dans cette direction. Son dernier rapport insistait sur l’urgence de l’action mais contenait aussi des éléments encourageants : les experts affirment que les solutions existent d’ores et déjà pour mener la transition.
Mis à bout à bout, ces leviers - décarbonation des transports, isolation thermique des bâtiments, allongement de la durée de vie des produits, amélioration de leur réparabilité, valorisation des déchets…- permettraient déjà de réduire de moitié les émissions d’ici 2030. Reste donc à déployer rapidement ces solutions à grande échelle et pour cela à les financer. L’opération représente un défi immense pour les pouvoirs publics, les entreprises mais aussi les simples citoyens. Au-delà des actions concrètes, ces derniers peuvent agir via leur épargne. L’Union européenne a en effet communiqué clairement sur les dispositifs réglementaires et budgétaires qu’elle entendait mettre en œuvre. Cette visibilité est propice à l’investissement. D’autant qu’avec un coût moyen inférieur à 100 euros la tonne de CO, les solutions avancées par le GIEC sont finançables.
Concrètement, l’enjeu est maintenant d’accélérer. L’heure n’est plus à la recherche d’une solution unique, mais bien au déploiement et la montée en puissance des nombreuses solutions proposées, ce qui implique des besoins de financement.
L’endettement, le capital investissement ou les actions cotées représentent les trois voies classiques de financement. Celle explorée par Dorval AM est la Bourse et les actions cotées. Les entreprises des secteurs essentiels à la décarbonation peuvent ainsi renforcer leurs fonds propres, ce qui leur permet d’user directement de la dette pour financer leur croissance. Du point de vue de l’épargnant, l’essentiel est de bien coordonner le désir de donner un sens à son épargne avec les contraintes d’une analyse financière rigoureuse. Un investissement jugé responsable n’est en effet pas toujours rentable financièrement. On sait ainsi qu’environ 7 000 milliards d’euros d’investissements seront nécessaires en cumulé d’ici 2050 pour atteindre la neutralité carbone promise par Bruxelles. Un tel déversement de capital peut être générateur de bulles.
D’où la nécessité d’aligner analyses financière et extra-financière. Afin d’éviter aux épargnants les pièges que peut recéler un marché autant soutenu, proposant des opportunités d’investissement très variées au sein desquelles il faut apprendre à naviguer, Dorval s’est fixé quelques règles simples de gestion. La première est la diversification : les équipes ne jouent jamais une thématique unique, comme l’eau ou une simple ressource naturelle, ensuite l’analyse financière. Les fondamentaux de l’entreprise sont toujours scrutés avec rigueur afin de s’assurer de la pérennité de sa croissance.
Les analyses et les opinions mentionnées représentent le point de vue de l’auteur. Elles ont été émises en juin 2023 et sont susceptibles d’évoluer. Elles ne sauraient être interprétées comme possédant une quelconque valeur contractuelle.